Danger : la Commission européenne veut criminaliser la culture privée de légumes
Une nouvelle loi proposée par la Commission européenne souhaite l’illégalité de la pousse, la reproduction ou la vente des semences de végétaux qui n’ont pas été testées et approuvées par une nouvelle autorité, l’Agence européenne des variétés végétales. En criminalisant la culture privée de légumes, la Commission européenne remettrait ainsi le contrôle de l’approvisionnement alimentaire à des sociétés comme Monsanto. Les eurodéputés verts voient d’un mauvais œil la proposition de la Commission jugée « contreproductive et dangereuse ». José Bové se mobilise : « La biodiversité, dit-il, est en danger. Les multinationales ont focalisé leurs efforts sur la création de plantes à haut rendement, mais qui sont fragiles. Elles ne peuvent subsister que dans un environnement artificialisé dépendant des engrais chimiques et des pesticides, donc du pétrole ». Les groupes de pression que sont les multinationales vont-ils atteindre leur objectif par le biais d’une nouvelle loi interdisant les semences régionales, les variétés ancestrales ou endémiques ? Leur but : évidemment mettre sur le marché leurs propres produits, bref, des semences F1, transgéniques, voire même pire, OGM. Ce serait la fin de la bio-variété dans nos jardins, tout comme la fin des jardins ouvriers et des marchés d’échanges de plants et semences entre particuliers. Rien que le titre du texte pondu par la Commission européenne vaut son jus de technocrate : « Des règles plus intelligentes pour des denrées alimentaires plus sûres : la Commission propose un paquet législatif primordial pour moderniser, simplifier et renforcer la filière agroalimentaire en Europe ». En France, rappelons que ceux qui diffusent des « légumes clandestins » risquent une amende de 450 €. Ainsi, au mois de mai dernier, des petits maraîchers ont-ils reçu la visite d’un agent de la répression des fraudes sur le marché de Lavelanet, en Ariège. Leur délit : vendre des plants de tomates non inscrites au catalogue officiel et ne pas disposer de la carte du GNIS, l’interprofession nationale des semences et des plants. La carte est néanmoins, du moins pour l’instant, gratuite pour ceux qui vendent moins de 10.000 plants par. On sait déjà que 80 % des variétés potagères ont été radiées du catalogue entre 1954 et 2002 : au catalogue officiel, il ne restait que 182 variétés potagères inscrites en 2002. C’est l’industrie semencière qui, depuis cinquante ans, cherche « à standardiser les semences pour les adapter partout aux mêmes engrais et pesticides chimiques », selon le « Réseau des semences paysannes ». Les organisations associatives et paysannes demandent, elles, « à répondre à la forte demande des jardiniers de pouvoir trouver sur le marché des plants leur permettant de cultiver toute la diversité des variétés paysannes, locales ou exotiques qui ne pourront jamais être inscrites au catalogue ». Bonjour l’Europe qui veut légiférer sur tout et détruire une partie de la culture ancestrale paysanne. - Sources : www.bastamag.net - www.lekiosqueauxcanards.com